ECM, IA ET BIG DATA : Un use case bancaire en pétaoctet de données

Explosion des volumes de données et de documents, complexité croissante des solutions liées à leur traitement et à leur gestion, ouverture des données pour intégrer ces solutions…  autant de problématiques clients et d’axes d’intervention quotidiens pour Océane Consulting Data Management, ESN (Entreprise de Services du Numérique) Intégrateur et Editeur Pure Player  Dématérialisation & Digitalisation. 

Sébastien Guillaume, Directeur Technique, nous expose et nous explique les défis techniques et technologiques à relever dans un marché en  » mouvement perpétuel  » qui nécessite un  » renouvellement permanent  » des expertises.

Depuis combien de temps avez-vous intégré Océane Consulting Data Management et quelle est votre fonction au sein de l’entreprise ?  Pouvez-vous revenir brièvement sur votre parcours professionnel ?

Sébastien Guillaume – J’ai intégré Océane Consulting Data Management depuis août 2013, je pilote la Direction Technique de l’entreprise autour de deux objectifs : accompagner techniquement les projets avec l’équipe d’experts et définir les offres et les partenariats pour les mois et les années à venir.  J’ai démarré mon parcours professionnel en 2000 dans le développement sur les aspects Intégration, Télécoms et Réseaux puis je suis passé rapidement dans les univers de l’ECM (Enterprise Content Management) et du BPM (Business Process Management) chez Atos Origin, Sword group, Astone Solutions et dorénavant Océane Consulting Data Management.  L’opportunité s’est présentée en 2003 en commençant avec de l’intégration de solutions EMC Documentum et IBM FileNet chez des clients du CAC 40 des secteurs du pétrole, du gaz, de la banque et de l’assurance. L’ECM et le BPM sont des compétences qui ne s’enseignent pas vraiment à l’école ou à l’université, ce sont des marchés dits de “ niche“.  J’ai acquis en plusieurs années d’expérience une forte expertise sur différents produits et diverses solutions mais aussi sur leur intégration aux Systèmes d’Informations des clients, sur leur déploiement et sur la définition des architectures.  J’ai aussi évolué vers d’autres solutions telles qu’Alfresco ou Nuxeo en les alliant à de la dématérialisation et du portail.  Développer son expertise et devenir spécialiste de solutions techniques, ça se construit pas à pas sur le terrain.

Quels sont vos expertises et domaines de prédilection?  Comment devient-on expert sur des technologies et solutions aussi ciblées ?

SG – Mes compétences et mes domaines de prédilection sont orientés autour de la définition et la mise en place d’architectures complexes, l’intégration de plateformes  ECM ou BPM et de solutions s’appuyant sur la gestion de données d’entreprise.  L’intégration de produits et plateformes en entreprise est aussi un domaine dans lequel j’ai une expérience significative.

Pour devenir expert sur des technologies et des solutions très ciblées et pointues, il s’agit d’être curieux, à l’écoute des évolutions technologiques, de l’innovation et des solutions du marché en constante expansion. Nous travaillons sur un marché mature mais en mouvement perpétuel.  L’expertise est donc aussi en renouvellement perpétuel.

Vous parlez d’un renouvellement perpétuel de l’expertise ? Comment gérez-vous la veille technologique et la mise à jour des connaissances ?

L’interaction avec les experts de notre plateau technique, la veille technologique que nous menons quotidiennement et les formations et ateliers assurées et organisés par notre structure jouent un rôle clé dans notre capacité à être toujours au fait des évolutions technologiques. Il est indispensable de toujours diversifier son expertise et de ne pas s’en tenir au strict périmètre des solutions partenaires privilégiées par l’entreprise. Nous devons constamment monter en compétences et en expertise sur de nombreux domaines connexes comme l’IA (Intelligence Artificielle) ou la gestion de très gros volumes, deux sujets qui occupent une place centrale et transverse dans toutes nos activités.

La veille est une composante importante dans notre plan d’actions mais nous essayons de prôner une approche ciblée de la veille directement liée à nos métiers . La veille théorique n’a pas sa place dans notre entreprise. Pour certains sujets, nous appréhendons les solutions et technologies comme pouvant potentiellement intégrer nos offres de services et de solutions. Nous entrons alors dans une démarche de prise de connaissance, d’estimation et de validation de certains aspects techniques et fonctionnels, d’échanges en  groupe puis de reporting. Ce cadre de traitement va être de plus en plus généralisé sur les prochains mois. En fonction des retours, nous pouvons concrètement décider d’investir, de se former ou de proposer ces solutions sur des projets ou auprès de nos  clients.

Pouvez-vous nous parler des grandes problématiques auxquelles sont confrontés vos clients et sur quels types de missions et projets intervenez-vous ?

SG – Nos clients sont confrontés à plusieurs problématiques qui s’entrecroisent et qui constituent de ce fait nos axes d’intervention les plus récurrents : l’explosion du volume des données à traiter, la gestion de la complexité croissante des solutions et l’interopérabilité ou une ouverture assumée de toutes leurs données pour intégrer les solutions en interne et en externe. Il s’agit pour nos clients d’offrir de nouveaux services en s’assurant de la disponibilité, de l’accessibilité et de la sécurité de leurs données.

J’interviens avec les experts techniques de l’entreprise sur la mise en place de solutions devant gérer de forts volumes de données (plusieurs  Téraoctets à Pétaoctets) dans le cadre d’architectures complexes (architectures mondiales, clouds, déploiement automatisé, scalabilité des services et de la  gestion des données, multiples stockages distribués…).

Autre axe d’intervention récurrent, l’évaluation des solutions en place chez des clients via les audits techniques et les recommandations. C’est une phase essentielle pour faire les bons choix et proposer des solutions durables et évolutives à nos clients.

Enfin, la migration et les montées de version des plateformes, avec des partenaires tels que Nuxeo ou Bonitasoft, sont aussi des sujets centraux.

Au passage, je souhaite mentionner que nous dépassons les frontières hexagonales avec des projets en Europe (Espagne, Allemagne, Italie, Belgique, Suède…)  ou à l’international (Arabie Saoudite, Amérique du Sud…).

Comment se passe un audit technique chez un futur client ? Pouvez-vous nous d’écrire cette étape-clé ?

SG – L’audit technique est souvent la conséquence de dysfonctionnements d’une solution (erreurs, performances, obsolescence…), d’interrogations sur la fiabilité d’un  outil ou d’un déficit de compétence du client.  Les solutions mises en œuvre nécessitent une expertise et un retour d’expériences permettant à l’intégrateur d’anticiper les potentiels dysfonctionnements.

Il peut arriver que la solution ne soit pas déployée et configurée dans les règles de l’art, que des réalisations spécifiques ne respectent pas les bonnes pratiques ou que la solution génère des erreurs ou connaisse des ralentissements dans l’usage. Dans ce cadre, nous intervenons avec un audit pour diagnostiquer, évaluer et proposer des améliorations et corrections avec un plan d’actions. Il n’est pas rare qu’un audit mette en exergue une configuration inadaptée (hardware/software), une construction empirique de la solution ou parfois  le développement de fonctionnalités déjà existantes (et réalisées par méconnaissance).

La durée d’un audit est de l’ordre de quelques jours, 3 à 10 jours en fonction des attentes, et a pour objectif d’éclairer le client sur la situation, les options d’améliorations et de corrections et leurs mises en œuvre.

Vous sentez-vous comme un évangéliste dans votre métier et sur votre expertise ?

SG – Evangéliste je ne sais pas, je me considère plus comme un référent pour mes collègues et nos clients. Ils peuvent s’appuyer sur mes compétences et j’apprécie particulièrement transmettre mon expertise via des formations, des présentations (salons, webinars…) ou des échanges directs en visio le plus souvent.

Qu’est-ce qui vous plaît chez OCDM ?  Comment expliquez-vous l’ancienneté de certains collaborateurs ?

SG – Les échanges, les interactions, la liberté et la souplesse dans l’organisation sont des points forts à mes yeux.  Beaucoup d’entreprises communiquent sur leur marque employeur, ce qui est très important. De notre côté, pour parler de notre marque employeur, nous mettons en avant l’humain et les collaborateurs d’Oceane Consulting Data Management.  D’autres emploieront le terme de Team-Building quand nous préférons privilégier le terme de convivialité. Ce type de culture ne se décrète pas ou ne se commande pas.  L’ancienneté d’une partie importante de nos collaborateurs vient de cette culture d’entreprise alimentée par chacune et chacun et d’une forme de liberté sur les actions réalisées au quotidien.  L’autre élément est l’entraide, c’est un point essentiel.

 » CENTRALISER LA GESTION DOCUMENTAIRE DE BBVA VIA UNE PLATEFORME UNIQUE « 

Zoom sur le projet BBVA avec Sébastien Guillaume, Directeur Technique d’Oceane Consulting Data Management.                    

  » BBVA est une banque espagnole basée à Madrid qui a des actifs et des implantations en Espagne, en Amérique Latine et aux États-Unis.  J’interviens depuis 4 ans sur ce projet dont l’objectif consiste à refondre totalement la gestion documentaire de BBVA qui était morcelée entre plusieurs solutions  mises en place au fil du temps., sans cohérence globale.  L’idée est donc de centraliser la gestion documentaire du Groupe via une plateforme unique.  Cependant, BBVA compte 120 000 employés, 40 à 50 millions de clients et affiche 800 milliards d’actifs.  Tout cela se répercute sur les enjeux du projet car BBVA gère des dizaines de milliards de documents, il s’agit donc de volumes  énormes.

Les enjeux sont donc multiples : la portée mondiale et multisites du projet, le volume de données à gérer en Pétaoctet. Face à cela, il était indispensable de choisir une plateforme capable de supporter une telle volumétrie de documents mais aussi et  surtout une plateforme évolutive en mesure d’absorber le développement à venir tant en termes de volume de documents que de nombre de clients. Nuxeo a été choisie car cette solution remplit parfaitement ces deux impératifs.

Ce projet est représentatif dans le domaine de la gestion des volumes de documents, sujet complexe et récurrent qui concerne toutes les entreprises.  Sur un tel projet, il est indispensable de prendre appui sur l’équipe d’experts et sur les partenaires avec qui nous travaillons depuis toujours , comme Nuxeo.  Mon expertise consiste bien entendu à proposer des solutions mais surtout d’expliquer avec pédagogie laquelle est la meilleure et la plus performante.  Cette maîtrise des solutions existantes tient à la formation et à la veille technologique en constant. Nous devons également former le client à la solution proposée ou privilégiée pour qu’il puisse se projeter, c’est un point essentiel.  Donc, nous faisons le lien et le pont entre le client et le ou les fournisseurs de solutions, comme dans ce cas entre BBVA et Nuxeo. C’est certes complexe mais passionnant technologiquement et humainement. «